Surfer
Le Surfer d’argent est un personnage de bande dessinée. Esquissé par John Kirby au milieu des années 60, il sera popularisé par Stan Lee et les éditions Marvel.
Ayant tenté de s’opposer à Galactus, une sorte de Dieu dévoreur de mondes, il est épargné par ce dernier, impressionné par son culot.
En contrepartie, il l’oblige à être son héraut et à lui trouver des planètes à consommer. Pour la mission, il le blinde : sa peau, recouverte d’une substance argentée, devient indestructible et résistante aux pires conditions de l’Espace. Il l’équipe également d’un moyen de transport bien dans la mode des années 60 : une planche de surf à vitesse supraluminique.
L’appétit de Galactus est dévorant. Le Surfer d’argent finit par plancher sur une idée simple : lui trouver des planètes inhabitées. Cela marche comme sur une planche à roulettes jusqu’au jour où son trajet le fait passer par notre planète, la Terre, qu’il croit au premier abord inoccupée.
Prenant pitié du pauvre ghachi, il tergiverse un peu, fait patienter Galactus et essaie même de le baratiner mais le monstre ne veut rien savoir : le planchiste d’argent doit faire le sale boulot sinon il finira entre quatre planches.
Après tout, c’était bien lui qui avait trouvé la planète et l’avait signalée à son maître. Et pour accomplir sa mission, le Surfer s’est affranchi de toute morale et de toute notion de bien ou de mal.
C’est un peu tiré par les cheveux, mais c’est comme ça : le type s’était révolté contre Galactus pour contrer le mal et, brusquement, tout occupé à lécher les bottes de Galactus, il s’est retrouvé « au-delà du bien et du mal »…
Galactus décide finalement de punir le Surfer récalcitrant en lui interdisant de quitter l’orbite de la Terre et de rester goûter la médiocrité de l’espèce humaine puisqu’il voulait l’aider.
Il faut dire que le Surfer a fini, lui au moins, par avoir quelques scrupules. D’autres en ont beaucoup moins et s’exonèrent très aisément de toutes limites morales.
Il y a toujours un planchiste pour faire le sale boulot.
Certains sont même enthousiastes et arrivent à se vanter de faire couler les larmes et la sueur, histoire de faire référence à Churchill en moins flamboyant mais en plus nuisible.
Ainsi, surfant sur des situations désastreuses, ils planchent sur la meilleure manière d’administrer le remède le plus désagréable sinon le plus douloureux. Leur étagères faites de planches pourries ne contiennent que des remèdes de cheval en petit nombre, censés guérir tous les maux en toute saison.
Cette espèce est aussi blindée qu’un tank : aucune critique ni aucun raisonnement ne les arrêtent. Ils font ce que demande Galactus.
Les adversaires ou les collaborateurs récalcitrants se retrouvent rapidement sur une planche savonneuse pendant que la foule derrière, foule médiocre et ne servant que de planche à repasser, contemple le spectacle sans savoir si elle doit applaudir ou pleurer.
C’est toujours une question de planche : quand il faut quitter le navire, le Surfer politique se sauve en tirant la planche derrière lui: il abandonne tous les retardataires occupés à écoper avec des cuillers à café pour sauver l’embarcation qu’il a contribué à couler.
S’il est obligé de rester à bord, il sort sa planche à dessin : l’avenir qu’il dessine est toujours hivernal. Il fait mine d’avoir du pain sur la planche et sévit pour avoir l’air sérieux.
Pour moins que ça, des printemps ont été décrétés ailleurs.
